Des bouteilles de culture au bout du monde

Quand on est au bout du monde, c’est probablement l’endroit ou l’on s’attend le moins de découvrir diverses cultures; en région, les spectacles d’artistes d’outre-mer sont plutôt rares. Le Festival Musique du Bout du Monde est l’une de ces vitrines permettant de découvrir, apprendre et s’imprégner du monde.

Ajouter des artistes de tous horizons à sa programmation est une chose, mais rendre le tout intéressant et accessible en est une autre. Hasard ou mot d’ordre de l’organisation, la bonne majorité des artistes qui avaient comme mission de venir nous faire découvrir leur culture, l’ont fait avec la même ligne directrice: le PARTAGE.

Que ce soit l’art maori de Whakatopu Kotahi, l’humilité de Tiken Jah Fakoly ou encore la pédagogie africaine de Balby Gado, ils ont tous trouvé le secret pour ouvrir nos horizons et piquer notre curiosité: l’interaction avec le public. Ce weekend, j’ai eu envie de danser, de chanter, et croyez-moi dans mon cas, ça doit être drôlement enivrant pour me voir bouger autre chose que la tête!

Pour avoir discuté avec quelques artistes, j’ai été vivement surpris d’apprendre que les gens en région sont généralement plus ouverts d’esprits que dans les grandes villes. Est-ce la faible présence de multiculturalisme en région, est-ce la mentalité plus portée vers l’autre qui suscite cet intérêt? Qu’importe, à certains moments on aurait pu entendre voler une mouche lors des dialogues entre les artistes et la foule, nous étions loin de l’obligation à passer au hit suivant.

Quand on n’a pas besoin de regarder si le voisin frappe des mains ou danse pour éviter de se sentir idiot dans cette foule, on est assuré d’une chose, l’artiste a rempli son mandat! Je cite l’un des membres de The LOL  Brothers ce weekend:

« C’est cool, tout le monde participe… pas juste les enfants et le monde saoul !»

Encore une fois ce weekend, on a ouvert bon nombre de bouteilles à la mer coincées dans la baie de Gaspé, elles portaient toutes le même message: une note n’a d’origine que son instrument.

Jean-Nicolas Perron