Au début des années 90 le moratoire sur les pêches a créé toute une onde de choc économique ici à Gaspé. Une véritable traversée du désert s’amorce alors. La dévitalisation lente mais bien palpable de la région gruge peu à peu les espoirs d’une génération plus jeune en quête d’une vie meilleure. Beaucoup d’entre eux quittent.
Puis au tout début des années 2000, le gouvernement du Québec met sur pied un programme de revitalisation des régions et peu à peu les choses se mettent à changer. Presque simultanément naissent le TechnoCentre éolien et le Festival Musique du bout du monde. Deux projets aux valeurs semblables. L’un et l’autre parlent d’énergie, de développement durable, d’énergie renouvelable et d’éco-responsabilité. Les deux organismes rêvent d’un monde meilleur et ils façonneront chacun à leur manière l’image d’un Gaspé d’avant-garde. Reste à régler les dessertes de train, d’avion et d’autobus mais j’ai ouï dire que le maire de Gaspé ‘’travaille fort dans les coins’’ !
Aujourd’hui donc, l’économie se redresse sensiblement : 25% de la main d’œuvre provient des emplois reliés aux énergies éoliennes et la région produit déjà 140% de ses besoins énergétiques. C’est phénoménal ! On est passé d’une ville en panne à une ville qui frise le plein emploi et qui est en constante recherche de main d’ouvre spécialisée. WOW bravo !
De l’autre côté de la lorgnette, le festival Musique du Bout du monde a 14 ans, il est visité par plus 25,000 personnes de partout au Québec et est devenu un des pôles importants de l’offre touristique de la région. Il participe grandement à la fierté de cette ville par les 300 articles de presse qu’il génère depuis quelques années auprès des médias locaux, régionaux et nationaux.
Surtout il rend les résidents des 13 municipalités qui forment la ville de Gaspé et leur jeune maire plutôt souriants !
Alors en ce début de siècle, heureusement n’y pas eu que la morue qui est revenue ici à Gaspé. Il y a eu des bateaux de croisière qui sont revenus dans la baie de Gaspé faire un clin d’œil aux éoliennes juchées dans la montagne… Puis, les enfants Gaspésiens partis ‘’étudier en ville’’ sont peu à peu revenus vivre dans ce coin de pays incomparable. Ils y bâtissent des maisons à la géothermie et au foyer de masse et se font des enfants blonds aux yeux bleus qui courent tout nus à Boom Défense… plein d’espérance.
Ce soir au tour de l’ivoirien Tiken Jah Fakoly de monter sur scène du FMBM presque 10 après son passage au FMBM, festival homonyme du Finistère en France, véritable Mecque de la musique folk. Chanteur reggae et chanteur engagé, les paroles de ses chansons parlent des injustices que subit la population de son pays d’origine, mais aussi et surtout le peuple africain, Tiken Jah Fakoley est aussi reconnu pour son énergie et sa générosité sur scène.
Moi je m’y prépare. D’ici là je vais rejoindre les amis électro branchés du club Tesla, des gens intéressés et intéressants, qui je crois bien passent un excellent séjour au bout du monde….
